Le musée du Domaine royal de Marly présente « Séduction et pouvoir. L’art de s’apprêter à la cour. » une exposition temporaire consacrée à l’art du paraître et de la coquetterie aux 17e et 18e siècles, qui inaugure le retour d’une politique active d’expositions dans ce musée d’Ile-de-France.
Une centaine d’accessoires de mode et de beauté pour homme et femme - à découvrir du 14 avril au 27 août 2023 - lors de cette exposition qui se déploie au sein du parcours permanent et des espaces d’exposition du musée.
L’exposition réunit une centaine d’objets provenant des collections du musée national de la Renaissance d’Ecouen, du MAD, du musée du château de Versailles et de Trianon, du musée du Parfum Fragonard, du musée de l’Horlogerie à Morteau, du musée des Beaux-arts et de la dentelle d’Alençon et de plusieurs collections particulières d’entreprises.
Le château de Marly est ce chef-d’œuvre de l’architecture du 17e siècle dont Louis XIV avait souhaité faire un lieu à l’écart de la cour. L’invitation faite par le roi, restée célèbre par le fameux « Sire, Marly », témoigne d’une marque d’intimité avec le souverain dans ce palais des plaisirs.
Le musée du Domaine royal de Marly, rénové et réouvert en 2020, nous raconte cette histoire.
S’APPRÊTER POUR EXISTER
Entre les règnes de Louis XIV et de Louis XVI, Versailles puis Paris se disputent le titre de capitale de la mode. L’étiquette et le cérémonial de cour amènent le roi Louis XIV et son entourage à rivaliser dans l’art du paraître et de la coquetterie. Chaque accessoire, chaque geste, chaque attitude répond à des normes, à des codes qui ne cessent de changer accompagnant ainsi les modes et les mœurs. Cette construction de l’apparence requiert de connaître les usages et les règles et de s’y conformer pour bénéficier de la faveur royale et attester de son identité sociale.
ESSENTIELS ACCESSOIRES
Le corps est paré de divers artifices : perruques, maquillage, bijoux, parfums, dentelles et objets de poche et de galanterie. Ces accessoires de mode et de beauté sont adoptés par la noblesse française sous l’Ancien Régime qui rivalisent d’audace et de distinction dans le choix de leurs parures.
L’aristocratie, à la suite du roi, tient à marquer son rang et sa spécificité en adoptant un véritable dress code qui lui permet de signifier à l’extérieur son statut social. Les costumes sont complétés par différents atours : broderies, dentelles, rubans qui rivalisent de sophistication et de raffinement. Associant finesse d’esprit et ostentation, les accessoires de mode, les produits de beauté et l’art du parfum exaltent cette quête délicate des femmes et des hommes des 17e et 18e siècles.
Cette culture du paraître s’accompagne d’une parfaite maîtrise de soi et des expressions du visage : fards, poudres, mouches et parfums concourent à une monotonie d’apparence. Il convient de ne rien laisser paraître dans cette course à la faveur royale. L’impératif de séduction s’inscrit dans une double dialectique : un mimétisme envers le roi et le pouvoir et une nécessité de s’en affranchir pour se faire remarquer et mieux révéler son rang.
DE L’ART DE SÉDUIRE
Ainsi à la fin du 17e , puis au 18e siècle se développe un intérêt pour la galanterie de poche qui réunit de petits objets précieux, tabatières, éventails, carnets… que l’on porte sur soi et qui peuvent être de véritables petits bijoux ou œuvres d’art. La culture de cour se transforme progressivement au 18e siècle. La mode, les pratiques d’hygiène et les critères de beauté évoluent. Si perruques et fards perdurent, ils s’estompent pour laisser place au naturel dont la cour apparaît pourtant comme l’antithèse, manquant de sincérité et de transparence. Qu’elles soient rhétoriques ou esthétiques, ces armes de séduction servent l’esprit d’une société élitiste où se mêlent des enjeux amoureux, politiques et religieux.
Musée du Domaine royal de Marly
1 Grille royale – Parc de Marly 78160 Marly-le-Roi
Ouverture : Mercredi au dimanche : 14h00 - 18h00.
Fermé les lundis, mardis et 1er mai et 14 juillet
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