HORLOGERIE-BIJOUTERIE-JOAILLERIE : CHIFFRES CLÉS 2020

UNE INDUSTRIE FRANÇAISE RÉSILIENTE

Après quatre années de progression (et notamment + 21 % en 2019 portant la progression à + 50 % sur la période), les - 5 % enregistrés en 2020 par la production française d’horlogerie-bijouterie-joaillerie (2,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires) marquent certes un palier mais illustrent la résilience des fabricants, avec des résultats néanmoins fortement contrastés selon les secteurs et surtout les entreprises.

▪ Pour l’horlogerie, la production recule de 22 % à 271 millions d’euros. Cette année, si le repli observé par les fabricants de montres est moindre (- 12 %), ce sont surtout les fabricants de composants (éléments de boîtiers, pièces de mouvements et bracelets de montres en cuir ou en métal) qui accusent une baisse importante (- 25 %), dans la mesure où ils dépendent principalement des commandes des grands groupes helvètes qui ont connu une année 2020 très difficile (un tiers d’exportations suisses en moins en nombre de montres).

▪ Concernant la bijouterie, la baisse est de 2 % seulement. Avec 2,246 milliards d’euros, la fabrication de bijouterie-joaillerie est quasi stable (- 1 %) tandis que celle de bijouterie fantaisie accuse un recul plus soutenu (- 12 % à 275 millions d’euros).

Cette baisse relative ne doit cependant masquer la disparité croissante qui existe désormais entre les entreprises : si certaines ont plongé à - 40 %, voire - 50 %, d’autres ont au contraire vu leur production augmenter de plus de 50 %, voire de plus de 100 %.

L’activité de certains fabricants donneurs d’ordre (dont quelques maisons de la Place Vendôme) a été porteuse, notamment à l’export, représentant toujours un élément moteur du secteur, et entrainant dans leur sillage des ateliers.

▪ À noter que la baisse de l’emploi est également limitée, à 5 %. Si beaucoup d’entreprises d’horlogerie et de bijouterie-joaillerie ont souffert (certaines ayant disparu), d’autres ont continué à se développer.

DES ÉCHANGES COMMERCIAUX EN FORTE RÉGRESSION

Cette année, selon les résultats douaniers, les exportations et réexportations accusent une baisse de 37 % (6,4 milliards d’euros sur 12 mois à la fin du mois de novembre). Une situation identique à la plupart des autres pays et qui s’explique par la chute du tourisme international et l’annulation de nombreux évènements générateurs de ventes.

Comme, dans le même temps, les importations ont baissé de 41 % (5,8 milliards d’euros), la balance commerciale, devenue pour la première fois en 2018 excédentaire, a poursuivi sa progression, notre taux de couverture atteignant, cette année, 111 %.

UN MARCHÉ FRANÇAIS SOLIDE MALGRÉ TOUT

Avec 4,8 milliards d’euros en 2020, les ventes en France de montres et de bijoux ne baissent que de 14 %.

→ La crise pandémique a frappé la distribution de bijouterie-horlogerie de deux maux qui se sont parfois cumulés :

• l’absence de la clientèle étrangère entrainant une baisse sensible du marché des produits de luxe ;

• le contexte totalement inédit, la fermeture des magasins physiques pendant trois mois (soit un quart de l’année au total).

→ Notons toutefois qu’après chaque confinement, le marché redémarre nettement, le mois de décembre affichant même sa plus forte progression depuis 2011 avec une augmentation des ventes de 12 % par rapport à celles de décembre 2019. En dépit de la récession économique et des incertitudes persistantes, les bijoux et les montres ont été prisés des consommateurs français en 2020, avec une croissance à deux chiffres des ventes pendant les mois d’activité.

→ Le marché français des bijoux termine l’année à 3,08 milliards d’euros tandis que celui des montres affiche 1,53 milliard d’euros.

Malgré les trois mois de fermeture, les ventes de montres à + de 1 000 euros (- 31 % lorsqu’on inclut la clientèle étrangère) terminent à l’équilibre pour leur seule clientèle française, tout comme celles des bijoux diamants.

UNE DISTRIBUTION TRIBUTAIRE DES CONFINEMENTS

Avec une baisse du chiffre d’affaire de 47 %, les distributeurs vendant majoritairement à une clientèle étrangère apparaissent sinistrés, la clientèle asiatique étant notamment très sensible au contexte sanitaire.

Quant aux boutiques à la zone de chalandise moins touristique, elles s’en sortent finalement mieux, avec une baisse limitée à 7 %. À noter surtout que tous les circuits de distribution sont impactés par cette baisse (en ville, en centre commercial ou en grandes surfaces) à l’exception de la vente à distance qui, à l’instar du mouvement observé dans toutes les autres catégories de produits, est stimulée par les phases de confinement et fait un bond de 27 %, gagnant trois ans de croissance d’un coup.

CHIFFRES CLÉS 2020 HORLOGERIE-BIJOUTERIE-JOAILLERIE

• LA PRODUCTION

> 2,8 milliards d’euros HT de chiffre d’affaires

Évolution 2020/2019 : - 5 %

• LES EXPORTATIONS ET RÉEXPORTATIONS

> 6,4 milliards d’euros HT

Évolution 2020/2019 : - 37 %

• LES IMPORTATIONS

> 5,8 milliards d’euros HT

Évolution 2020/2019 : - 41 %

• LES VENTES EN FRANCE

> 4,8 milliards d’euros TTC

Évolution 2020/2019 : - 14 %

(Source : Observatoire Francéclat)